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La Quadrature du net menacée de disparition

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La Quadrature du net serait-elle amenée à disparaître ? Selon un compteur placé sur son site, l'association célèbre pour sa lutte contre Hadopi pourrait cesser ses activités d'ici la fin février.

Un nouvel appel aux dons a été lancé ce week-end, privilégiant les soutiens durables avec des goodies à la clef. La Quadrature espère ainsi collecter au total 90.000 euros pour rentrer dans son budget de 140.000 euros. Les 50.000 euros restants continuent, pour la troisième année consécutive, à être apportés par la Fondation Soros. Un financement "que nous assumons totalement", affirme Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature, "et qui nous permet de rester indépendant".

"140.000 euros, cela peut paraître énorme, mais ce n'est rien comparé aux budgets des lobbys contre lesquels nous nous battons", souligne Benjamin Bayart, président du Fonds de défense de la neutralité du net (FDNN), association qui gère les comptes de la Quadrature du net. "Le budget de la Quadrature ne représente que 1% du budget de l'Hadopi", fait-il valoir.

 

"Il y a un vrai risque que la Quadrature s'arrête"

"Aujourd'hui il y a un vrai risque que la Quadrature s'arrête, faute de moyens", pointe Benjamin Bayart. "Pour une efficacité maximale, il nous faut un activisme à temps plein", plaide Jérémie Zimmermann. "Ce serait dommage de retomber dans un activisme bénévole pour un manque de financement."

Basée à Paris, la Quadrature du net compte deux personnes à temps plein (Jérémie Zimmermann et Félix Tréguer) et une à mi-temps (Marianne Gilles). Plusieurs centaines de bénévoles, la plupart ponctuels, alimentent également le site en analysant des documents, en traduisant des textes, etc.

L'organisation rejette tout financement de la part de partis politiques ou de "grosses" entreprises. "Le risque est de ne plus être écouté et de perdre en crédibilité", poursuit Benjamin Bayart. "Pour être crédible et indépendant, nous préférons être surtout financé par les particuliers et les PME", poursuit-il, appelant "tous les internautes"à se mobiliser.

 

"Cinq gus dans un garage"

logo-lqdn.jpgQuant à savoir ce que ferait Jérémie Zimmermann si la Quadrature devait s'arrêter demain, le jeune homme répond simplement : "alors je me poserais la question demain".

Cette "association de fait" a été créée en mars 2008 "par cinq activistes de longue date : Philippe Aigrain, Benjamin Sonntag, Gérald Sedrati-Dinet, Christophe Espern et moi-même", se remémore Jérémie Zimmermann. Cinq personnes que l'ancienne ministre de la Culture, Christine Albanel, avait qualifié de "cinq gus dans un garage". "Un hommage", selon Jérémie Zimmermann.

Cet ancien ingénieur-conseil indépendant en logiciel libre raconte : "Avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, nous avions senti l'arrivée d'une fronde dur contre Internet. Nous avons donc voulu aller au-delà de nos précédents activismes pour le logiciel libre".

A propos du nom, les cinq cofondateurs ont choisi une référence à la Quadrature du cercle, problème mathématique qui consiste à faire correspondre la surface d'un cercle à celle d'un carré. Un problème géométrique insoluble qui nécessite une approximation de pi (π). "En voulant 'civiliser internet', les politiques essayent de faire mettre Internet dans un carré législatif. C'est un problème insoluble : celui de la Quadrature du net", explique Jérémie Zimmermann.

Reste aujourd'hui le problème du financement "qui doit devenir pérenne et régulier pour mieux se porter", conclut Benjamin Bayart.

 

Boris Manenti

 


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